Introduction
Nouvel article à destination des débutant(e)s : a quoi servent les pédales d’overdrive ? Est-il absolument nécessaire d’en utiliser une ? Comment les mettre en oeuvre ? Petit manuel à l’usage des débutant(e)s en guitare saturée.
Sons saturés et amplis
On peut obtenir des sons saturés avec une très large palette de solutions matérielles ou logicielles :
- Ampli a lampes ou à transistor
- Ampli a modélisation ou profiler
- Pédalier Muti-effets
- Logiciels de simulation d’ampli
- Pédale de distortion plus ampli
- ….
Dans toutes ces solutions, le niveau de gain va déterminer le niveau de distorsion obtenu. Pour une explication un peu plus détaillée sur la distorsion , vous pouvez consulter la page wikipedia suivante : https://fr.wikipedia.org/wiki/Distorsion_(musique).
En fonction de la chaine de signal mise en oeuvre (micros, pédales, ampli, baffle) et de vos réglages vous allez obtenir des sons plus ou moins saturés et compressés, plus ou moins définis, plus ou moins chargés en basses et médiums….
Overdrive 101
En metal, les overdrive vont être utilisées afin d’obtenir un son plut net, plus percutant et mieux défini notamment en dégraissant les basses fréquences envoyées à l’ampli et en mettant en avant les médiums.
On peut se représenter une overdrive comme un préamplificateur, un adaptateur qui va ajuster le volume et la tonalité pour l’étage suivant.
En rentrant dans l’ampli avec ce type de signal, on obtient une saturation plus nette et les contrôles de tonalités de l’ampli vont souvent pouvoir être mieux exploités. Le sustain en est également augmenté, grâce à un volume de sortie plus élevé et l’augmentation du niveau des médiums.
Avec les simulations numériques, leur emploi n’est pas obligatoire ou en tout cas moins nécessaire, avec beaucoup d’amplis à lampes, c’est un compagnon souvent indispensable.
Les pédales d’overdrive classiques présentent trois boutons de réglage:
- Gain ou Level : il va fixer le volume envoyé à la section suivante (la section préamplificateur de votre ampli si vous en utilisez un) : il agit directement sur le niveau de distorsion que votre préamplificateur va fournir. C’est le premier job d’une pédale d’overdrive : permettre de surcharger ou de charger correctement la section suivante pour lui faire générer plus de distorsion et -à l’origine- il s’agissait de faire saturer plus fortement les lampes des amplis à lampes
- Drive : la pédale va ajouter de la saturation au signal en le compressant, et produire un effet plus prononcé de distorsion, en réduisant au passage la dynamique du signal . On rencontre le terme de soft clipping pour les pédales d’overdrive, et de hard clipping pour les pédales de distorsion
- Tone : les pédales d’overdrive se comportent un peu à la manière d’un égaliseur, avec moins de possibilités de réglages. Tone va généralement agir sur la partie médium et hautes-fréquences du signal en permettant de renforcer les médiums, et souvent en jouant sur la courbe de réponse de manière plus complète, notamment par une diminution des basses
Voici -pour illustration- la courbe de réponse de ma Maxon OD9 (je ne suis pas certain que le graphe ci-dessous soit 100% exact, mais je pense qu’il reflète la transformation que va opérer la pédale sur le signal de la guitare):
Voici la réponse d’un micro bridge Dominion (DI):
Et le même micro avec une OD808 Maxon :
On pourrait s’amuser à remplacer l’overdrive par une pédale d’égalisation : avec la bonne courbe on pourra obtenir des résultats similaires à ceux de l’overdrive, mais c’est plus compliqué qu’avec un seul et unique bouton Tone ;).
Pour comprendre dans le détail la conception et le mode de fonctionnement d’une overdrive, voici un article très complet (en Anglais) sur les Tube Screamers 808 : https://www.electrosmash.com/tube-screamer-analysis.
Lorsqu’une overdrive est utilisée avec la section Drive au minimum, son comportement est assez similaire à celui d’une pédale de boost, en permettant d’augmenter le niveau du signal du micro guitare. L’overdrive va cependant toujours corriger le signal de manière assez prononcée alors qu’une pédale de boost simple aura en général un impact moins prononcé, surtout pour les boosts dits « transparents ».
Leur utilisation par les guitaristes est assez généralisée : du blues au rock au métal, du canal clean au crunch ou au high-gain, en micro chevalet ou en micro manche. Certains guitaristes peuvent les utiliser sur des solos uniquement, d’autres en permanence.
Exemples
Les exemples ci-dessous sont des exemples en Drop D, micro Dominion Bridge. J’ai choisi le Dominion pour illustrer le résultat obtenu avec des micros à niveau de sortie moyen / faible. C’est un micro passif et la partie basse est plus prononcée qu’avec des micros actifs type EMG 81 : on peut plus facilement illustrer le comportement des overdrive qu’avec un couple overdrive/EMG81.
La chaine du signal est :
- Maxon OD 808 (on ou off) selon les exemples
- Préamplificateur AMT R2 , bass/medium/treble à 12 h environ
- IRT Studio FX loop
- IRT Studio DI (->carte son)
- Two Notes Wall of Sound
- IR maison Overdriven.fr : Fatboy V30, E906, Cap Edge, 3 cm
- Low cut : 50 Hz, High Cut 7500 Hz
Premier exemple avec la pédale d’overdrive enclenchée:
OD 808 level 14h, tone 12h, drive 0, AMT R2 Gain : 4
Le second exemple est réalisé en utilisant le même gain sur le préamplificateur (4) et en désactivant l’overdrive:
OD 808 OFF, AMT R2 Gain : 4
L’exemple suivant est réalisé en maintenant l’overdrive désactivé mais en augmentant le niveau de sortie de la carte son lors du ré-engistrement (effet similaire à un boost transparent):
OD 808 OFF, signal boost, AMT R2 Gain : 4
Le dernier exemple est réalisé en maintenant l’overdrive désactivée, en conservant le niveau de sortie du signal d’origine mais en augmentant le gain la pédale de préampli :
OD 808 OFF, AMT R2 Gain : 7
Bilan : le son le plus net est -à mon avis- celui obtenu grâce à l’utilisation de l’overdrive. Dans le dernier exemple, la pédale AMT R2 ne s’en sort pas si mal, mais l’augmentation du gain amène plus de compression et de souffle.
Obligatoire ?
Selon le niveau de sortie de vos micros guitare, de leur voicing (leur équilibre basse/médiums/aigus) et du comportement de votre ampli, vous pourrez aller d’une situation ou l’overdrive sera superflue voire contreproductive, à une situation ou elle sera impérative pour obtenir des sonorités métal.
Certains mariages micro/overdrive/amplis sont heureux d’autres non : basses absentes, dureté,…. : cela dépend beaucoup du voicing de l’ampli utilisé et des réglages d’égalisation. Plus les amplis se révèlent brouillons (beaucoup de basses, distorsion qui s’écrase lorsque l’on monte le gain) plus l’effet de la pédale sera intéressant pour obtenir un son plus net. Plus ils sont « secs » et munis d’étages de gain assez propres (orientés médiums/aigus) et plus vous aurez de difficulté à les marier (meilleurs résultats sans overdrive). Tout ceci est à prendre avec une pincée de sel : vos micros de guitare sont aussi de la partie -un EMG81 est déjà très sec par exemple-, et votre cab et haut-parleur influencent également le résultat.. Et par ailleurs de nombreuses variétés d’overdrive sont disponibles, produisant une palette de sons très vaste….
Quels sont les « bons » réglages ?
C’est une question que je me suis posé quand j’ai commencé à pratiquer la guitare : est-ce que j’utilise ma pédale d’overdrive et mon ampli correctement ? Et ce d’autant plus que le son que j’obtenais ne me satisfaisait pas vraiment.
Bon, on peut répondre directement : il n’y a pas de bons ou de mauvais réglages et il n’y a donc pas de règle définitive ou absolue en la matière (les boutons sont faits pour être tournés !). C’est plutôt une affaire de sonorité recherchée et d’ajustements par rapport à votre source (les micros) et votre ampli.
Si vous débutez et que vous ne maitrisez pas trop les réactions de votre matériel, vous pouvez commencer par :
- Level à 12H
- Tone à 12 H
- Drive à 0
C’est un point de départ classique et souvent exploitable pour des humbuckers à niveau de sortie moyen à élevé (SH4, Nazgul, SH6, AHB1, EMG81…). Réglez ensuite le gain de votre ampli et votre égalisation pour obtenir le niveau de saturation souhaité. Si vous êtes obligé de monter le gain de votre ampli et que le son s’écrase et se compresse (et que vous ne recherchez pas cet effet), réduisez-le sur l’ampli et montez le level sur la pédale.
Si votre tonalité est trop sombre par rapport à vos besoins ou que vos basses résonnent trop, augmentez-la sur la pédale, réduisez-la sinon.
Quant au gain sur la pédale d’overdrive, vous pouvez l’utiliser pour augmenter la saturation obtenue par votre ampli : si la saturation de l’ampli n’est pas suffisante mais que vous ne pouvez pas la monter plus haut (dureté, compression et perte de définition) elle peut vous permettre d’obtenir le résultat souhaité en saturant le signal directement sur la pédale. Votre saturation devient un mix obtenu par la pédale et votre ampli.
Avec des micros à niveau de sortie plus faibles, ou avec des guitares plus sombres (Les Paul par exemple), il n’est pas rare de voir des overdrives réglées avec le volume et la tonalité au maximum….
Un comparatif des pédales
De nombreuses videos sont disponibles sur le web pour divers comparatifs de pédales d’overdrive. Celle-ci est intéressante pour les guitaristes métal à la recherche de leur pédale : https://geargods.net/features/the-ultimate-metal-overdrive-pedal-shootout-25-pedals/
Conclusion
Un boost, une égalisation et une possibilité supplémentaire de saturer le signal : c’est que qu’offrent les pédales d’overdrive. Elles se révèlent très vite indispensables pour adapter votre source (micros de guitare) au prochain maillon de votre chaine.
Note : les riffs et cover partiels présentés ici en exemple le sont à des fins éducatives (utilisation d’amplificateurs et de réponses impulsionnelles ). Ces riffs et morceaux demeurent la propriété des détenteurs des droits d’auteurs.
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