Introduction

Ce post s’adresse aux débutants et essaye de formuler quelques conseils pour tirer le meilleur parti des réponses impulsionnelles, en partant d’observations et de questions trouvées sur les sites de musiciens et aussi de ma propre petite expérience.

Le matériel et la chaine du signal

Vous pouvez vous reporter aux articles IR partie 1 et IR partie 2 pour les points essentiels de mise en oeuvre. 

Quelques rappels : le dispositif audio final (enceintes de monitoring, enceinte FRFR, casque, intra…) est TRES important dans le rendu. Bien connaitre son comportement est important pour obtenir de bons résultats : on va enfoncer des portes ouvertes, mais l’écoute au casque et l’écoute sur enceinte produit des résultats très différents, notamment pour l’équilibre des sons saturés. Le volume sonore également : en jouant seul (pas en groupe ou pas dans un mix) à volume sonore élevé, l’équilibre tonal est modifié par notre perception des fréquences. Les défauts aussi sont mis en avant ou exagérés, attention donc au CONTEXTE et au VOLUME. Dans mon cas, je n’hésite pas à faire une égalisation supplémentaire sur la sortie de la STAN pour compenser le comportement de mes deux casque audio : l’un est trop « basseux », l’autre un peu trop brillant; ou encore de réaliser le même type d’égalisation pour mes petites JBL 305 qui -positionnées assez près du mur – deviennent boomy quand je pousse un peu trop le volume. 

Dial-up your tone

Le deuxième aspect est probablement d’apprendre à maitriser le comportement du matériel que l’on utilise, et d’apprendre à cerner les impacts des différents maillons et de leurs réglages : 

  • sonorité et niveau de sortie de vos micros de guitare
  • comportement et réglages de votre overdrive si vous en utilisez une
  • sonorité et comportement de votre ampli ou de votre pédale : comment la tonalité peut être gérée, impact et interactions sur les réglages bass/mid/treble, rendu de la présence / résonance si vous avez ce type de réglages sur votre matériel, et comportement du matériel quand vous montez le gain pour obtenir des sons saturés. 

Et pour ce dernier point, ce n’est pas toujours évident : j’étais assez perplexe sur la pédale Revv G3  que j’ai acquis il y a quelques semaines, et dont je n’arrivais pas à sortir un son intéressant jusqu’à ce que je trouve finalement des associations overdrive / Revv G3 / power amp et des réglages qui me conviennent….

Personnellement, je me retrouve souvent confronté à des soucis du type : 

  • basses beaucoup trop présentes, qui mangent totalement la tonalité (masquage) 
  • ou au contraire, un son beaucoup trop agressif et trop chargé en aigus
  • souvent un coté  « boxy » ou « carton », dus à des mediums ou low medium trop mis en avant, qui peuvent très bien fonctionner par ailleurs avec certains HPs et certaines sonorités (Hard rock par exemple) mais qui dérangent sur des sons metal.
  • souvent pas assez de gain, avec des sons plus low-gain/mid-gain que metal high-gain (mais ca me convient bien pour la pratique notamment, en gardant de l’attaque et de la définition)
  • plus rarement, un son trop compressé à cause d’un gain trop élevé

Le réglage du gain est -comme avec un vrai cab d’ailleurs- prépondérant : dans beaucoup de cas, l’augmentation du gain propulse également plus fortement en avant certaines fréquences (1 KHZ, 2 KHZ, 4 KHZ…) et il est fréquent de faire des itérations ajustement de gain/ajustement des contrôles de tonalité.

Tous les amplis et toutes les pédales ne se règlent pas de la même manière : certains amplis ont une section médium vraiment monstrueuse et peuvent nécessiter de couper totalement les mediums (médiums à zero) pour obtenir le son souhaité, alors que d’autres amplis sont déjà creusés en medium : une diminution trop drastique va -pour le coup- totalement déséquilibrer le son, avec moins d’attaque…. Ne faites pas confiance au niveau visuel des réglages sur votre ampli, même si vous avez le même ampli que celui de la video 😉 , faites confiance à vos oreilles !

Enfin, autre piège : si vous vous retrouvez d’emblée à égaliser à outrance (+7DB par ici , -7 DB par la, +4DB par la,…) et qu’il vous faut 5 filtres notch pour obtenir le son souhaité, alors il vaut peut-être mieux changer d’IR. En d’autres termes, l’égalisation post IR est plutôt à utiliser de manière raisonnable et par petite touche. Ceci étant dit, rien ne vous interdit d’expérimenter avec des égalisations extrêmes ! 

Si les sons obtenus ne vous satisfont pas : commencez par vérifier la chaine de signal, avez-vous tous les maillons ? Vous pouvez également vous aider de l’égaliseur graphique de votre STAN pour vérifier vos sensations : trop de basses, trop de médiums ?

Tirer parti des IRs

Le premier pas est certainement de commencer à appréhender le rendu des HPs guitares et des micros d’enregistrement pour se faire une idée : écoutez des démos et regardez si vous pouvez trouver les détails de la prise de son ou des IRs utilisées, et évidemment expérimentez par vous-mêmes. Lorsque vous écoutez un son qui vous plait au sein d’un mix et qu’il n’est pas présenté ou disponible séparément à l’écoute, rappelez-vous que ce son isolé et monté à haut volume peut présenter un équilibre assez différent. 

Les couples HP/Micro des IRs conditionnent complètement le résultat que vous allez obtenir et vont nécessiter une adaptation des réglages gain/tonalité de votre ampli.  La bonne nouvelle, c’est qu’il existe un nombre impressionnant de videos et tutoriels pour se faire une idée.

Par exemple, l’article suivant du blog Celestion Plus présente les HPs Celestion les plus populaires pour le métal : https://www.celestionplus.com/news/what-are-the-best-impulse-responses-for-metal-update/. On y retrouve notamment l’incontournable Vintage 30, le G12T75, le G12K100 et bien d’autres. 

Vous trouverez également un nombre important de démos sur Youtube avec des mots-clefs comme: « speaker shoutout metal ».

Pour les micros, c’est un peu plus difficile à appréhender, surtout si l’on a jamais fait d’enregistrement : en tant que béotien, on ne mesure pas l’impact énorme qu’ils ont sur la captation sonore. La aussi, les vidéos sont précieuses : YouTube « guitar speaker mic recording shoutout metal «  

Si vous débutez avec la technologie des réponses impulsionnelles et que vous voulez l’utiliser pour la pratique/l’entraînement, certains micros peuvent vous faciliter le démarrage, car ils présentent un son « plein », plus chaleureux, plus adapté à mon avis à la pratique en solo et qui se rapprochent plus du « son dans la pièce » (celui que l’on obtient avec une véritable enceinte de guitare): 

  • les micros a ruban comme le M160
  • certains micros dynamiques comme le SM7B et le E906, moins agressifs que les néanmoins excellents et incontournables SM57 

Les enceintes 412 donnent généralement un son plus riche sur le bas du spectre (plus de basses, plus de résonance, des aigus plus feutrés –mais pas toujours-) : vous aurez probablement de meilleurs résultats en choisissant des IR de 412 ou 212 pour commencer.

Les IRs disponibles reflètent le marché des enceintes physiques : le Celestion Vintage 30 y est prédominant, et ce pour de bonnes raisons !! Mais ne passez pas à coté des haut-parleurs listés ci-dessous, ils peuvent vous donner des résultats et des équilibres différents, voir « meilleurs » que ceux obtenus avec un V30 : certains mariages d’amplis / enceintes / micros sont plus équilibrés que d’autres. 

Si votre ampli est munis de médiums et d’aigus assez prononcés, son mariage avec un V30 -qui est lui-même assez brillant, agressif et met en avant les mediums- ne sera peut-être pas le plus satisfaisant ou en tout cas pas le plus facile à régler (égalisation ampli, égalisation IR). En premier lieu, dans ce cas de figure, vous pouvez tester différentes positions d’IR et privilégier des IRS plus éloignées du dust cap pour moins de brillance, et bien sûr tester différents fournisseurs car s’il existe des milliers d’IRs de V30, ces IRs peuvent donner des résultats très différents, en fonction des choix d’enregistrement.

Et pour vous ouvrir de nouveaux horizons, n’hésitez à pas à explorer des alternatives, et notamment :

  • Le Celestion G12K100 (j’en suis fan !)
  • Le Celestion G12T-75 (également !)
  • Le Celestion G12M Greenback
  • Le Celestion G12-65
  • Le WGS Veteran 30 (moins agressif que le V30)
  • Le Eminence The Governor (beaucoup plus sombre que le V30)

Essayez plusieurs positions si les IRs que vous utilisez proposent cette possibilité (IR plus sombre, plus claire,…) et essayez de contrôler en premier lieu la résonance et le bas du spectre (HPF). Un piège également : lorsque vous avez réglé votre ampli pour une IR / un haut parleur + micro donné, et que vous changez d’IR, prenez le temps de vous accoutumer au nouveau haut-parleur et revisitez vos réglages d’ampli, sous peine de passer à coté de sons très intéressants et de tourner en rond pour revenir à votre IR témoin.

Par exemple, voici deux videos sur le G12-65 pour se forger une première idée des sonorités de ce HP : 

Enfin, des tutoriels mettant en oeuvre les solutions des différents fournisseurs de matériels et logiciels exploitant les IRs peuvent également vous aider à faire vos premiers réglages : 

Conclusion

Pour tirer les sons les plus satisfaisants de votre matériel, prenez le temps de vous familiariser avec la signature sonore des enceintes et des micros utilisés, et d’avoir une idée des caractéristiques du son que vous cherchez à obtenir (attaque, résonance, médiums creusés ou non, brillance / agressivité…). 

Lorsque vous testez / auditionnez des IRs : laissez le temps à votre oreille de s’accoutumer et ajustez vos réglages pour adapter votre pédale ou votre ampli au son de l’IR.

Et enfin, n’hésitez pas à explorer au delà du Vintage 30 : de nombreux hauts-parleurs pourraient agréablement vous surprendre !